mercredi 10 avril 2013

B comme Bourse

La bourse e(s)t la vie


Bourse. Je n'ai que ce mot à la bouche. Me supprimer la bourse serait m'enlever le pain de la bouche. Comme les actionnaires dépendent de la bourse avec un grand B, je dépends moi aussi d'une bourse depuis des années. Tantôt cours en hausse, tantôt moral à la baisse.

Vous aurez compris sans difficulté que je ne suis pas de près les cotations et fluctuations des devises et actions mais que j'attends toujours impatiement les virements de diverses allocations et prestations. Comme les banquiers et financiers sont soumis aux lois du marché, mes actions sont déterminées par les montants et versements réguliers d'argent des diverses aides financières auquelles je prétends.

Je suis d'ailleurs moi-même un investissement. Le gouvernement principalement, et d'autres "mécènes" dans une plus faible mesure, ont financé la quasi-intégralité de mon projet... de vie. Si j'ai pu étudié après le lycée, si j'ai pu me loger, si j'ai pu effectuer des stages à l'étranger... c'est grâce à de multiples financements de la part de divers créanciers publics ou privés.

Bourse sur critères sociaux, bourse de stage, aide personnalisée au logement, prêt étudiant, ... de l'argent qui n'est pas mien et qu'il me faudra un jour rembourser. Dans un cas avec intérêts, dans les autres cas par reconnaissance envers la société. J'ai parfois le sentiment que j'ai vraiment un devoir envers elle, envers tous. De l'argent a été misé et tous ceux qui ont parié espèrent ne pas s'être trompé, espèrent voir leur mise doubler. Je ne peux donc pas me permettre de décevoir mes donateurs. 

Cet argent que je reçois chaque mois, ce n'est pas comme si je le gagnais au loto, pas comme si quelqu'un me faisait un simple cadeau... C'est un cadeau oui, mais empoisonné en quelque sorte. Si je ne fais pas ce que l'on attend de moi, on interrompt les versements. On attend de moi que je sois un placement qui rapporte. Un produit qui se construit petit à petit pour devenir un produit fini abouti et lucratif. Vous vous dites certainement que cette métaphore filée est lassante et exagérée. Mais réfléchissez: on me permet "gratuitement" d'étudier, de me loger, de voyager, de me former, de me professionnaliser,... pour que je puisse à mon tour contribuer au fonctionnement de ce système, système de valeurs (de solidarité ou au sens financier?) où chaque individu est impliqué, souvent à son insu et sans en avoir conscience, dans une relation d'interdépendance à autrui. 

Nous contribuons tous, dans une plus ou moins grande mesure, à faire évoluer les courbes, à faire tourner le monde. Tantôt redevable, tantôt contribuable. Tantôt prestataire, tantôt bénéficiaire. Et je dois bien avouer que ce à quoi j'aspire depuis toutes ces années c'est justement à ce changement de situation; que la roue de la fortune (au sens propre comme au figuré) finisse par tourner. Je ne souhaite qu'une chose: rendre la monnaie de ma pièce voire même rendre la pareille, sans compter. Soutien (financier?) et conseils m'ont permis d'acquérir des compétences, des savoirs, des savoirs-faire,... toutes sortes de richesses qu'il me faudra ensuite partager. Je ne me risquerais pas davantage à détailler ma pensée car mes propos pourraient sembler injustifiés et erronés; ma réflexion nécessiterait en effet d'être alimentée par des lectures sur le sujet. Si vous avez des ouvrages à me conseiller, n'hésitez pas à commenter ce billet. 

Puisque que tous, et moi en premier, attendent de moi que je devienne un être (dé)formé ayant le sens de ses devoirs et de ses responsabilités; je m'engage par un contrat moral et financier à payer avec mon temps et ma dévotion les charges m'incombant, à devenir un citoyen exemplaire, plus prosaïquement, à valider mon année à l'université... bref, à accomplir ma destinée!

Notez que je viens de terminer deux dossiers de demande de bourse dans le cadre de la poursuite de mes études supérieures et du renouvellement de mon stage à l'étranger; un adressé à Campus France, agence de promotion de la mobilité dans l'enseignement supérieur; l'autre adressé comme chaque année au CROUS. Pour rappel aux concernés qui me lisent, votre Dossier Social Étudiant pour la prochaine année universitaire est à renseigner et à renvoyer accompagné des pièces justificatives demandées dans les meilleurs délais. Pour plus d'information concernant la saisie et le suivi de votre dossier, cliquez sur le lien suivant: https://dse.orion.education.fr/depot/

Je m'apprête par ailleurs à entreprendre des démarches auprès d'autres institutions régionales pour l'obtention d'une bourse de mobilité. Mais je peux vous assurer qu'il ne s'agit pas d'argent jeté par les fenêtres, je te le revaudrai chère société !

dimanche 7 avril 2013

B comme Billard

Roule ta bille


Demain c'est la rentrée, les vacances sont déjà terminées... (Je vous laisse imaginer le smiley approprié pour illustrer mon état d'esprit.) Alors pour profiter pleinement des derniers instants de congés avant la reprise du boulot, j'ai passé la soirée avec deux amis bulgares au club BSD. Pourquoi BSD? Pour Billiard, Snooker and Darts (soit billard, snooker et fléchettes en français.)

Mes élèves m'avaient parlé de cet endroit mais je n'y étais jamais allée. Il faut dire que pour jouer là-bas mieux vaut être accompagnée. J'ai donc sauté sur l'occasion quand mon ami m'a téléphoné pour me proposer d'y aller avec lui et un autre bulgare francophone.

Je me suis tellement amusée que je n'ai pas vu défiler les presque quatre heures passées à jouer (et à boire, un petit peu) avec eux. Cette salle de jeux est très grande et dispose de plusieurs tables, de quelques flippers et jeux de palais ainsi que de plusieurs écrans télé. Le décor est sobre et le mobilier épuré mais l'ambiance n'en est pas moins chaleureuse et personnel et clients y sont très sympathiques et étaient ravis de faire une démonstration de leur amour du français... et de leur maitrise de l'anglais.

Cette soirée était une grande première pour moi car je n'avais jamais joué au billard américain. J'ai eu besoin des conseils de mes amis, qui sont des joueurs confirmés, car les règles diffèrent quelque peu du billard français auquel j'ai eu plusieurs opportunités de m'essayer. L. et P. ont été des professeurs patients m'expliquant avec pédagogie positionnement des mains, coups et stratégies. Ils n'ont néanmoins rien pu faire contre mon manque cruel de concentration. Le billard n'est vraiment pas un sport pour moi et après quelques parties je finis par taper sans viser dans n'importe quelle bille puis à me reporter sur ma canette de bière posée à côté. Soucieux que je fasse des progrès, tous deux n'avaient de cesse de me répéter quels gestes et postures adopter. 

S'ils ont été excellents dans leur rôle d'enseignant, ils ont également été de bons élèves, cette soirée ayant aussi été l'occasion pour eux (comme pour moi) de pratiquer le français, langue qu'ils maîtrisent très bien déjà. Nos conversations étaient ponctuées de sourires discrets voire de grands éclats de rire puisqu'ils connaissaient déjà le sens figuré des mots "boule", "queue", "trou" ou encore "bande". Le lexique du billard est vraiment très imagé en français, la traduction en bulgare ne laisse pas de place à l'ambiguité. Nous avons donc beaucoup rigolé même si au début ils étaient vraiment génés et chercher des moyens détournés pour ne pas avoir à utiliser un tel lexique devant une fille, française de plus est. Mais mon attitude décomplexée a su les rassurer. 

Loin de mes copines, les soirées "poules" laissent place désormais aux soirées "boules" et j'ai promis à mes amis de nous réunir à nouveau très prochainement afin de manier à la fois la queue et la langue (vous souriez? Voyez, pas besoin d'avoir l'esprit mal placé.)