lundi 17 décembre 2012

B comme Baroudeurs

Compagnons de route


Encore une page de publicité ! Je vous invite cette fois-ci à visiter le site internet de Julien et Sophie, deux voyageurs qui parcourent le globe à pied et que j'ai eu la joie d'héberger lors de leur passage en Bulgarie. J'aurai plaisir à leur rendre visite en Turquie, leur prochaine étape.

Leur site est très bien fait, véritable carnet de voyage illustré et traduit en anglais. L'icône à droite de la page vous permettra de suivre leur progression, en direct ou presque, sur la carte.

Bonne continuation à nos amoureux marcheurs et bon voyage à vous chers lecteurs!

vendredi 14 décembre 2012

B comme Black Elvis

Swinging Sofia


Ce soir j'ai voyagé dans le temps et dans l'espace ! Comment?, me direz-vous. Et bien c'est très simple, il suffit d'aller à l'une des nombreuses soirées Swing du Club Mixtape 5 et cela ne vous en coûtera que quelques levas. J'ai suivi à l'improviste des amis bulgares adeptes de ces soirées à thème et je ne regrette pas d'avoir veillé aussi tard dans la nuit. 

A notre arrivée dans l'établissement, des coiffeuses et maquilleuses, en tenue d'époque, étaient chargées de métamorphoser les clientes. Je leur ai donc confié sans crainte ma chevelure et mon visage. Le résultat est bluffant ! Avec un trait d'eye liner, du rouge à lèvres carmin, quelques épingles à cheveux et beaucoup de laque, la magie opère ! J'ai eu du mal à me reconnaître dans la glace. J'étais devenue une vraie pin up ! Sur ma tête, mes victory rolls (rouleaux fifties) étaient fortement fixés, je pouvais donc aller me déhancher sur la piste de danse !

Le dancefloor paraissait être le plateau de tournage d'un film d'époque ! Tous ces jeunes gens déguisés semblaient être des figurants dans une grande reconstitution historique. Jupes midi à pois, robes longues ceinturées, boas, foulards, bérets, bretelles, escarpins à salomé et talons carrés... Pas de doute,  nous étions tous de retour dans les années vingt à cinquante ! Je ne savais pas ce matin en me levant que j'allais finir la soirée dans cette ambiance folle, sinon j'aurais moi aussi  opté pour des vêtements fripés pour que l'effet recherché soit complet.

Illustration: Affiche de l'évènement
Source: Page Facebook de l'évènement
La programmation de la soirée: un rockeur anglais, sosie du King; et un groupe d'electro-swing sicilien. Le Black Elvis était en grande forme ! Banane, pantalon pattes d'éph et déhanché parfaits ! Nous avons cru voir Presley ressucité !

J'ai eu plaisir à chanter mais surtout à danser, renouant avec ma passion pour le rock n' roll. Mais il est loin le temps des cours de rock acro et je dois bien admettre que j'ai un peu rouillé ! En attendant, j'observais, complètement dépaysée, les autres danseurs swinger, twister, tourner, etc.; projetée tantôt dans les années folles, du temps de la prohibition, puis dans l'Amérique des années 40. J'admirais, quelque peu, envieuse, les magnifiques portés et les jupons qui tournoyaient. 

C'est décidé, il me faut à nouveau m'entraîner ! Je vais m'abonner à leur fil d'actualité pour ne pas manquer la prochaine soirée ! Amis sofiotes, je vous invite à vous joindre à moi; vous m'accorderez bien une danse? 


jeudi 13 décembre 2012

B comme B 2 - C 1

Groupe de parole des francophiles anonymes


En plus de mes cours de français au lycée auprès de cinq classes de huitième (équivalent de la quatrième), je suis désormais chargée d'animer un cours de conversation de 150 minutes dans les locaux de l'Institut Français de SofiaHabituée à mes élèves bugares débutants (A1-A2, je  fais référence aux niveaux européens du CECR), je me suis vu confier une dizaine d'adultes de niveau confirmé. 

Bien que ni l'horaire (de 18h30 à 21h) ni le lieu (une minuscule salle mal élcairée) ne soient favorables aux échanges, il y a une bonne ambiance au sein de notre classe et les activités brise-glace que j'ai proposé afin de se présenter aux autres, de faire connaissance et de mettre en place une timide puis solide dynamique de groupe ont bien fonctionnées. Mes nouveaux étudiants ont l'air intéressés et motivés. Je les ai questionné afin de déterminer leur niveau mais surtout leurs attentes et besoins. Ils ont tous pour objectif de se perfectionner auquel s'ajoute l'obtention d'une certification pour l'une d'entre eux. Le plus difficile pour moi reste de trouver des supports, des documents déclencheurs adaptés à ce nouveau public vu que je dispose principalement de ressources pour adolescents. Un autre défi à relever est l'utilisation des nouvelles technologies. Je ne suis pas encore très à l'aise avec l'ordinateur, le projecteur et les haut-parleurs et encore moins avec les logiciels de bureautique et le journal électronique en ligne dans lequel je dois renseigner absences et contenus abordés. 

L'essentiel est que cette leçon zéro ce soit bien déroulée et que les objectifs des prochaines séances aient clairement été cernés et formulés. Des progrès des deux parties en présence (enseignante et apprenants) sont à espérer. Ma soirée s'est achevée par un dîner au restaurant du coin avec deux amies et je ne suis pas contre le fait que ce genre d'entrevue devienne une habitude!


lundi 10 décembre 2012

B comme Bonheur

Aux p'tits bonheurs la chance


C'est un poète des temps modernes, un rappeur. Comme je l'expliquais à mes élèves il y a quelques heures, tout texte peut être poétique si on y met du coeur, qu'il soit déclamé ou tapé sur le clavier d'un ordinateur; avec la poésie on met en mots ses doutes, sa peur; on rend hommage à la vie qui nous fait une fleur.

Ce lundi matin, comme d'habitude, je me lève de bonne heure. La veille, je me suis couchée à pas d'heure et j'aurais bien dormi encore quelques heures. Je me suis assoupie sur mon travail comme en témoigne l'écran de veille de mon ordinateur. Mais mon alarme me signale que c'est déjà l'heure; des couvertures il me faut quitter la douceur et la chaleur, alors pour limiter le choc thermique j'allume le radiateur. J'avale à contre coeur deux tartines de beurre trempées dans une tasse de café d'équateur et prend un bain de vapeur. Le miroir de la salle de bain n'est pas très flatteur, une touche de correcteur et un trait d'eye liner trompeurs puis je pars à l'école en traînant ma lourde sacoche d'ordinateur. Je traîne depuis une heure, je suis déjà en retard j'en ai bien peur, mais j'ai du mal à passer la vitesse supérieure.

Ma chanson préférée des Kinks comme musique d'ascenseur, les accords sont entraînants et ma voix couvre celle du chanteur. Des bruits et secousses de la cabine je n'ai désormais plus peur ni de la force de la pesanteur. Je salue le veilleur et enfile mes gants avant d'affronter le monde extérieur. Un vent de fraîcheur saisissant qui donne des couleurs, une poudreuse qui sublime tout, qui recouvre la noirceur; tout est propre et éclatant de blancheur. L'air rêveur, j'avance dans la neige avec lenteur de peur de glisser et de finir sur le postérieur. 

Un élève prend toujours le trolley bus à la même heure, je parviens à échanger quelques mots avec lui, pour une fois qu'il est d'humeur. Dans les couloirs du lycée c'est la cohue, les enfants courent et avec eux la rumeur; on est à peine lundi et c'est déjà l'horreur. J'opte aujourd'hui pour des activités de noël histoire que mon cours et la météo ait la même saveur; après une comparaison de nos coutumes et de nos moeurs, on finit par chanter tous en choeur. On chante encore et encore, faux mais ça vient du coeur. Le chant est fédérateur et ça leur apprend une certaine rigueur. Y'a bien sûr quelques râleurs mais tout ça nous a tout de même mis de bonne humeur. A la question "Que voulez-vous pour Noël?", une élève répond "du bonheur". Pas d'objets de valeur mais de l'amour, de la chance et autres valeurs. Sa réponse déclenche sur les visages de ses camarades un sourire illuminateur. Pause café, un cappuccino caramel et quelques mots échangés entre professeurs, entre une mère et une soeur. L'une se fait du mauvais sang, l'autre à mal au coeur. 

Puis je file à la poste régler une facture et par la même j'évite que les choses ne prennent de l'ampleur. J'en profite pour acheter des cartes de voeux de dernière heure qu'il me faut vite rédiger et expédier connaissant la poste et sa lenteur. La guichetière est joviale, elle qui m'a habitué au silence et à la froideur. Je fais un saut dans le bureau de l'attaché de Monsieur l'Ambassadeur qui m'expose les détails d'un nouveau projet et me donne les coordonnées d'un nouveau collaborateur. Je réponds au message de mon nouvel ami prédicateur et lui donne un rendez-vous pour tout à l'heure dans un café que j'ai l'habitude de fréquenter sans savoir si l'endroit se trouve ou non dans son secteur.

De retour chez moi, j'ouvre la boite aux lettres où m'attend une surprise du facteur; un courrier qui vient de loin, qui vient du coeur; une coupure de presse, quelques mots rédigés à la hâte au dos d'une superbe carte et qui pour moi ont beaucoup de valeur. Dans le pli, un livre pour enfants, car pour apprendre le néerlandais rien ne vaut l'oeuvre d'un conteur. Que du bonheur ! En guise de déjeuner, des pâtes au beurre et du yaourt qui a passé la nuit en dehors du réfrigérateur. Je m'en délecte quand même, n'en déplaise à Pasteur. Mon ventre est plein, mes placards vides; j'irai faire les courses tout à l'heure. 

Pour l'heure j'ai les yeux rivés sur l'écran de mon ordinateur. Déjà dix heures que je suis debout et d'excellente humeur. Je raconte ces petits bonheurs à d'improbables lecteurs,    j'ose l'espérer à d'autres blogueurs mais il ne sera sans doute lu que par ma soeur. Les éventuels visiteurs trouveront certainement mon texte inintéressant et lui préféreront d'autres auteurs. 

Je dois me préparer, davantage psychologiquement que physiquement, à cette entrevue avec le prêcheur. Je dois pas me laisser troubler par son sourire ravageur, je dois défendre mes opinions avec ferveur. Je me laisserai avoir ni par ses propos enjôleurs ni par son regard charmeur. De sa compagnie il me fait l'honneur pour seulement quelques heures. J'ai pas peur de ce baratineur mais si je suis pas rentrée tout à l'heure, prévenez l'inspecteur afin qu'il se lance sur la piste de ce dangereux kidnappeur !

jeudi 6 décembre 2012

B comme Bonne fête

Et n'oublie pas de dire bonne fête à Nicolas


En ce 6 décembre j'ai, comme chaque année, une pensée pour mon meilleur ami Nicola(s), pour mes amis néerlandais qui fêtent Sinterklaas (et que je remercie, s'ils me lisent, pour leur cadeau) et pour tous les enfants qui redoutent les coups de bâtons du Père Fouettard. Mais cette année ce jour revêt une importance toute particulière puisque je célèbre la Saint Nicolas (Nikoulden) pour la première fois. 

Invitée à dîner dans ma famille bulgare d'adoption, je commence ma soirée par une promenade qui me mène, 6 décembre oblige, à l'église russe Saint-Nicolas de Sofia (Tsurkva Sveta Nikola). Devant la beauté de l'édifice et l'atmosphère de fête créée par l'éclairage public, je fais quelques clichés avant d'appeler un taxi.


Illustration: L'église Saint-Nicolas le soir de sa fête
Source: Photographie personnelle


En arrivant chez mes hôtes je découvre une table de fête couverte de mets forts appétissants! Tous les convives sont là, il ne manque plus que le roi de la soirée: Nicky. Mon élève particulier, mon ami, mon frère, dont c'est aussi la fête aujourd'hui. En Bulgarie comme en France, chaque jour du calendrier est dédié à un saint, mais traditionnellement on attache plus d'importance au jour du saint dont on porte le prénom qu'à l'anniversaire. Notre famille a donc ce soir deux prétextes pour se réunir autour d'une table!

Le menu est le même dans tous les foyers et je n'ai pas de mal à le deviner vu les odeurs de cuisine qui ont envahies l'appartement, la cage d'escaliers voire le quartier tout entier! C'est donc du poisson, comme le veut la tradition. Une carpe farcie et en croûte qui commémore l'acte héroïque de Nicolas qui, selon la légende, aurait colmaté une brèche dans la coque d'une barque avec un poisson! Après avoir sauvé ces hommes du naufrage il fût déclaré protecteurs des marins et des pêcheurs et saint-patron des eaux et des créatures peuplant les mers, lacs et autres rivières. 




Illustrations: Carpe farcie extérieur/intérieur
Source: Baba Nina... Photographies personnelles


Les verres vides et les ventres pleins, je continue à rire et à bavarder avant de quitter la table pour m'isoler avec Nick et nous nous découvrons une passion commune pour la chanson, pour le slam, pour la poésie et avant tout pour l'écriture. Cette belle soirée s'achève donc par ce beau moment d'intimité entre le jeune poète et son aînée. Minuit a sonné et il me faut rentrer. Je réalise que j'ai oublié de souhaiter une bonne fête à mon ami français. S'il lit ces lignes, voici un message depuis la Bulgarie pour me rattraper: честит имен ден !