samedi 16 mars 2013

B comme Ballon ovale

Allez, allez, les bleus, les blancs...


Le tournoi des Six Nations s'est achevé ce soir avec la rencontre France - Écosse et une victoire des Bleus sur les vilains chardons !!! Enfin ! Car jusqu'à présent les français avaient perdu tous leurs matchs, "même contre l'Italie, la honte!" (dixit Mili). Résultat, pas de coq au vin même si nous terminons dans le bas du tableau. Malgré toutes ces défaites, les c(h)opines et moi-même, fidèles supportrices du XV de France, n'avons manqué aucun rendez-vous, les yeux rivés chaque samedi de match sur l'écran plat du pub irlandais The Murphy's. Tantôt sur France 3, tantôt sur Al Jazeera; tantôt autour d'une pinte de Kilkenny tantôt avec une Shumensko mais nous étions là pour donner de la voix et encourager nos rugbymen français. 

Quoi de mieux pour se détendre après une dure semaine de travail au lycée (et avant un dimanche où il faut se lever pour aller bosser) que de se retrouver entre filles dans une ambiance festive, parfois triviale et toujours patriote à grands coups de Marseillaise et de "cocorico". L'établissement était en effet le QG des supporters expatriés, l'occasion de rencontrer des compatriotes français... ou moins charmant, de tomber sur son patron assis à la table d'à côté et qui vient vous saluer alors qu'on est en train de vociférer après une action manquée!

Je suis triste que cette compétition soit déjà terminée car désormais c'est le football qui va envahir les écrans, les médias et les esprits. Ça a déjà commencé avec l'arrivée de l'anglais au PSG, match de ballon rond que je me devais d'aller regarder, non pas pour le popotin de Beckham mais parce que "Allez l'OM! Allez Marseillais!". Triste aussi car, disons ce qui est, cela nous faisait un prétexte pour (se) faire mousser! Quoi de plus vrai que l'équation rugby + bière ! 

Un match de rugby quand on vit à l'étranger c'est très bien pour ne pas déprimer et pour pratiquer son français, celui que l'on a peur d'oublier, celui que l'on se retient d'enseigner car familier voire laissant échapper quelques vulgarités, à la syntaxe et à la grammaire douteuses. Morceaux choisis:
"On va les bouffer, on va les bouffer, on va, on va, on va les bouffer!"; Et mangez-les! Et mange-le !"; "Et monte la cette p*** de balle!"; "Et prends y la lui!"; "Et sortez-les vous du cul les gars!"; "Et m*** il a chié dans la colle!"; "Pin pon pin pon, il est mort!"... Les tympans des autres clients s'en souviennent encore. 

L'occasion aussi de ressortir quelques chansons populaires voire paillardes du placard. Notre hymne préféré, celui de l'aviron bayonnais. Aucun joueur basque dans l'équipe (à part un ancien, "Yoooaaann") mais une jolie demoiselle du pays dans l'audience avec qui nous chantions avec ferveur, debout sur le tabouret de bar, la main gauche qui frappait la chope sur la table et la main droite sur le coeur.

Opportunité rêvée de pratiquer son anglais avec "l'ennemi" anglais, irlandais, gallois ou écossais. La population masculine du bar semblait d'ailleurs très intéressée par les petites frenchies en témoigne le nombre de pintes que nous n'avons pas payées.

Autre belle opportunité, et pas la moindre, celle de se rincer l'oeil avec des images caméras parfois flatteuses (les fessiers musclés pendant les mêlées), parfois un peu moins (les sourires-protèges dents ou les saignements de nez). Chacune y allait de ses commentaires sur son ovalien préféré ("On voit celui qui mange un croissant le matin et celui qui a grandi aux breakfasts beans+bacon!") et tout y est passé, du coup de pied raté au tatouage raté lui aussi. J'ai personnellement un faible pour le jeune toulonnais (pilou! pilou!) répondant au doux surnom de "Mooomooo" pour les intimes.

J'achèverai ce papier par un bêtisier, extrait d'une conversation entre deux amies, fraîchement converties au rugby:
- "Mais il a marqué cinq points d'un coup! C'est autorisé ça!?"
- "Mais oui, t'as pas vu!? Il a écrasé le ballon parterre."

Pour terminer, vive le rugby, vive le Murphy's, vive la bibine avec modération, vive Fredo, vive Momo, vive Yoyo, vive le XV du coq et vive la France ! Rendez-vous très prochainement, même endroit, même dévotion, même émotion.

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