J'ai le cafard
Pour ce billet j’ai longuement
hésité entre « bazar » et « bordel ». Je trouvais que le
premier terme sonnait comme une invitation au voyage en Orient (c'est aussi ainsi qu'on appelle le marché ici) et je ne voulais
pas risquer avec le second une allusion aux établissements nocturnes aux
activités condamnables que vous leur connaissez.
J’ai donc finalement opté pour
l’onomatopée « beurk », mot qui traduit mieux l’expression de dégoût
qui est apparue (et est restée) sur mon visage quand j’ai découvert étonnée
(qu’à moitié à dire vrai) que je devrai partager mon logement avec des
colocataires surprises ou plutôt nuisibles : des cafards !
Bien
qu’appréciant la prose de Kafka, je me suis lancée après cette horrible
découverte dans une métamorphose, de mon appartement. Étant resté inoccupé
plusieurs mois, les insectes (méritent-ils vraiment d’appartenir à cette espèce
et d’être ainsi comparés à de magnifiques papillons?) ont eu le temps d’établir
une colonie qui s’étend de sous l’évier à sous le four (peut-être est-ce
seulement la surface visible de l’iceberg…), par l’odeur, alléchés, des
détritus et aliments avariés. J’ai hésité à vous faire un reportage animalier
ou encore une série de clichés avant/après, mais j’étais trop occupée à
désinfecter les lieux pour perdre du temps à photographier la scène du crime.
J’ai balayé, aspiré, frotté, nettoyé, récuré, astiqué, exterminé… (L’espace
d’un instant j’ai pensé donner à mes élèves ces verbes du premier groupe à
conjuguer.) Du sang a coulé, mais surtout des litres d’eau et des millilitres (ce
mot fait mal aux yeux, voilà sans doute pourquoi on lui préfère l’abréviation
ml) de produits chimiques nocifs pour
l’environnement mais indispensables à ma propre survie. La zone est
décontaminée. J’ai placé des pièges à des endroits stratégiques afin de
prévenir une nouvelle invasion. Dans la foulée, j’ai investi dans des sachets
anti-mites. Le chantier avance, je serai bientôt confortablement installée.
Toujours pas de nuisibles à la cité u si ce n'est les araignées et les chauves-souris.
RépondreSupprimerLe précédent locataire est impardonnable !