mercredi 7 novembre 2012

B comme Barack

A tout cassé


Les Etats-Unis à l'heure du vote. Le monde entier à l'heure du doute. 
Et je me souviens. Elections présidentielles de 2008. C'était un mardi de novembre, j'étais étudiante en khâgne (ou Première supérieure, deuxième année de CPGE littéraire) et j'avais séché un cours pour attendre les résultats. Le verdict avait fini par tomber, le suspense par retomber. L'Amérique venait d'élire le premier président noir de son Histoire. J'étais émue. Encore plus lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président (ou plutôt d'intronisation du nouveau roi du monde.) à l'écoute du serment et du discours dont je n'avais pas perdu un seul mot. J'avais encore à cette époque (car il s'agit bien d'une époque, celle de mes années prépa) de très fortes convictions; les cercles politiques empiétaient largement sur ma sphère privée. J'étais indignée, avant même que l'ouvrage best-seller ne nous invite à l'être. J'ai aujourd'hui tendance à me résigner. 

Ce qui ne m'a pas empêchée d'être préoccupée par cette élection Outre-Atlantique que j'ai suivi de très près via les médias traditionnels, radio et presse du monde francophone et anglophone, et les nouvelles formes de diffusion de l'information comme les réseaux sociaux qui relayaient les résultats des dépouillements par états à intervalles réguliers. Cette nuit de mardi à mercredi a été longue, j'ai eu du mal à trouver le sommeil et je guettais le tweet "salvateur" de l'équipe de campagne du président sortant. J'ai fini par m'endormir dans l'incertitude et l'angoisse la plus totale mais j'ai eu une bonne nouvelle à mon réveil. 

"Four more years" (Quatre ans de plus) annonçait le profil Facebook du candidat réélu. Satisfaite, je me suis empressée de partager ma joie avec les contacts que je savais comme moi intéressés voire extrêmement préoccupés par le sujet, commentant les statuts de mes amis, américains pour la plupart. Je ne savais pas si je devais me réjouir de l'issue de ce scrutin, mais en tout cas, j'étais soulagée et c'est le coeur léger que je suis partie travailler. Etant expatriée à nouveau cette année, je ne peux pas dire que je me sente désormais citoyenne du monde, car le concept reste selon moi trop abstrait, mais je doute à présent que mon appartenance politique soit toute entière constituée par la politique du gouvernement français. Je me sens intimement concernée par les dires, décisions et faits et gestes des instances européennes et internationales, qui imposent sur moi leur autorité. C'est motivée que je suis sortie affronter le froid matinal et avec le sourire que j'ai bravé mon éprouvante journée. Monsieur Obama a quant à lui des défis bien plus importants à relever qu'être habilité aux fonctions d'examinateur-correcteur du DELF, et je lui souhaite bien du courage !

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