dimanche 4 novembre 2012

B comme Bouteille

Avec des si on mettrait Sofia en bouteille


Illustration: Bidon d'eau minérale
Source: Gorna Bania !
 Photographie personelle
Je prends certes l'ascenseur, mais j'ai ma séance de sport hebdomadaire quand vient le moment de me ravitailler en eau potable. "Mon partenaire minceur" n'est pas un litre de Contrex mais 11 litres de Gorna Bania, eau minérale locale. Ma consommation se limite à un bidon par semaine, que je transvide dans un pichet.


Je vous rassure, mon appartement n'est pas si vétuste que cela et dispose d'une arrivée d'eau bien que je préfère ne pas la boire. Vu le nombre de bidons vides trouvés à mon arrivée, je pense  pouvoir deviner que l'ancienne occupante des lieux préférait elle aussi l'eau de source... fiable. Ces récipients m'auront cependant été utiles les premières semaines quand ma chasse d'eau était hors-service. Il est donc courant ici d'acheter d'énormes quantités d'eau à l'épicerie de quartier (ou au supermarché si dans le cadre de votre programme de remise en forme, vous préférez porter cette lourde charge sur une plus longue distance) et j'ai remarqué que la plupart de mes voisins pratiquent ce rituel. Peut-être que chez eux aussi, un filet d'eau jaunâtre s'écoule du robinet. Quand il s'agit de faire la vaisselle ou de prendre une douche, ça va encore, mais je redoute une forte teneur en plomb dans l'eau de boisson (à ce sujet, mes retards de développement psychomoteur s'expliquent sans doute par mon enfance dans un HLM !!). Mon concierge m'intercepte souvent et réquisitionne mes bidons vides qu'il utilise pour l'arrosage des plantes, ce qui m'évite de les jeter à la poubelle.
On peut également se réapprovisionner gratuitement en eau minérale en plein coeur de la capitale où des fontaines publiques situées près du bâtiment des bains publics sont quotidiennement fréquentées par la population. Il y a en effet de nombreuses sources dans la région et la Bulgarie propose plusieurs marques d'eaux minérales gazeuses ou non, la plus réputée dans tous les Balkans étant la Devin. 




Illustrations: Fontaines et Bains publics de Sofia
Source: Photographies personnelles

Quand on n'est pas chez soi, il est très facile de se procurer de l'eau, une bouteille de 50 cl coûte environ 60 stotinki (soit 0.30€). Au restaurant, il vous faudra commander une bouteille d'eau, car si en France un plat s'accompagne très souvent d'une carafe et d'une panière, il vous faudra en Bulgarie (comme dans la plupart des pays européens que j'ai visité) payer un supplément pour l'eau et le pain.

Loin de moi donc la menace d'une intoxication ou pire, d'une déshydratation. Ma seule préoccupation à ce jour reste la question du recyclage de toutes ces bouteilles en plastique. Il y a bien à chaque coin de rue des conteneurs de différentes couleurs destinés à recevoir les emballages en papier, en verre ou en plastique, mais tout s'y retrouve mélangé et peu de gens trient réellement leurs déchets. Afin de soulager ma conscience écologique et de faire "un don de charité", je préfère boire une bière et j'offre ma canette de verre vide au "Pikmin" (1) qui me la réclame.  Les bouteilles en verre sont en effet consignées et des personnes souhaitant en tirer quelques levas arpentent les rues et les jardins publics de la ville, sac plastique en main, ratissant les pelouses ou fouillant dans les poubelles. La soif (ou l'alcoolémie) des uns, fait la fortune des autres !

(1) Note: Allusion à la créature mi-animale, mi-végétale du jeu vidéo du même nom chargée de dépolluer la planète.

2 commentaires:

  1. Oh tu cites les Pikmins !
    Il y avait du plomb à l'école aussi je pense... mais aussi beaucoup de savoirs.
    Aller chercher l'eau à la source, c'est convivial, non ?

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  2. Ce n'est pas mon genre de faire de la publicité, mais ce jeu avait le mérite de sensibiliser aux problèmes environnementaux.
    Si j'ai du temps libre, j'irai observer les personnes qui "font le plein" dans une démarche d'ethnographie.

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